Les hommes commencent à se regrouper dans des villes vers l’an 1000 et ce sont les villes qui sont les plus grandes productrices de déchets. Le nombre d’habitants peut atteindre un million. C’est une population considérable qui se désiste de déchets de toute sorte : allant au plus court les habitants jettent dans les rues ou rivières les ordures, les excréments, les carcasses d’animaux et, malgré cela, on boit l’eau de la Seine ! Au moyen âge les rues sont en terre battue, souvent boueuses à cause des pluies, boue mêlée de sang des abattoirs ainsi que des urines et des fécès. On comprend mieux pourquoi les nobles refusent de se déplacer dans les rues autrement qu’à cheval ou en fiacre. Les odeurs sont pestilentielles, les bactéries exposées à l’air se développent et sont à l’origine d’épidémies meurtrières.
Paris au Moyen-Âge
Aussi, en 1185, le roi Philippe II Auguste, incommodé par la puanteur et soucieux d’apporter une conscience sanitaire à son royaume afin de diminuer les épidémies, commande au prévôt de Paris d’organiser avec les bourgeois le pavage des rues principales et de créer des canaux ainsi qu’un fossé central pour l’évacuation des eaux de lavage des rues. Quatre cent ans plus tard seule la moitié des rues est pavée.
Pavage des rues et caniveau central
Au XIIIème siècle, des règlements sont imposés pour remédier au manque d’hygiène : paver toutes les rues, nettoyer une fois par semaine devant sa maison, ne pas jeter les déchets par les fenêtres et ne pas laisser trainer les déchets. Une volonté d’assainissement commence à s’installer mais les mœurs de l’époque sont telles que les gens de l’époque n’ont que faire de la propreté. L’absence d’égout fait que les caniveaux au milieu des rues pavées sans trottoirs servent de rigole d’écoulement pour évacuer les eaux de pluie et les eaux usées déversées par les habitants.
Un grand nombre de maisons sont équipées de lieux d’aisance (toilettes) placés dans les greniers qui s’écoulent dans le ruisseau au milieu de la rue. Les gens du Moyen Âge se baignent dans des étuves (bains publics).
Chacun doit déverser ses déchets dans des puits, appelés « trou penais », installés dans chaque quartier. En 1343, Charles V arrive au pouvoir et décrète l’interdiction de jeter ses déchets dans la Seine. Pour favoriser le respect de cette nouvelle mesure, il fait creuser des fosses destinées à accueillir les détritus, elles sont couvertes afin d’éviter les odeurs. Une fois encore une bonne partie de la population reste sourde à cet acte de bon sens et la Seine continue de charrier des ordures en quantité. Comme les gens ne respectent pas les règlements, les déchets trop encombrants sont abandonnés dans des dépotoirs aux abords des villes. Les habitants ne portent pas leurs déchets aux endroits prévus et la pollution de la Seine entraine des épidémies de peste. La plus important fut la Peste Noire de 1347 qui fit des millions de morts en Europe. A cette époque, on pense que la maladie vient des odeurs et non pas des bactéries qui se développent dans les ordures puisque leur existence est inconnue.
La peste noire de 1347
En 1348, une ordonnance du prévôt de Paris prononce pour la première fois des amendes contre le défaut de nettoiement.
Les seuls qui nettoient la ville en mangeant les ordures ce sont les cochons qui vivent en liberté.